Je ne suis pas sophrologue caycédien, est-ce grave ?
Posté le 15/11/2021
Si vous êtes à la recherche d'une formation en sophrologie vous vous posez très probablement la question ....
Beaucoup de futurs sophrologues à la recherche d’une formation se posent cette question : quelle est la différence entre une formation caycédienne et une formation non-caycédienne ? Est-ce que je serai un sophrologue « au rabais » si je n’ai pas le « label » caycédien ?
D’où vient cette distinction ?
Un petit peu d’histoire s’impose.
Le créateur de notre méthode, le Dr. Alfonso Caycedo, était donc, un médecin. Il a créé la sophrologie dans les années 60, à l’intention des malades en hôpital psychiatrique. Ayant eu de très bons résultats à l’hôpital, il a commencé à partager sa méthode avec ses confrères. La sophrologie est alors une méthode née à l’hôpital, destinée aux malades et pratiquée par des médecins.
La première méthode de transmission de la sophrologie était donc à travers la pratique sur soi. Les premiers praticiens de la sophrologie étaient des médecins: des professionnels ayant déjà connaissance de ce qu’est une posture thérapeutique, éthique etc. La sophrologie était donc juste un outil complémentaire à leur pratique déjà établie.
La sophrologie a eu énormément de succès. Dans les années 80 elle a officiellement commencé à être pratiquée aussi en dehors des murs des hôpitaux et par des praticiens qui n’étaient pas médecins. La sophrologie est donc devenue une méthode de développement personnel qui pouvait aussi accompagner des personnes à la recherche de solutions pour gérer leur stress, leurs douleurs, améliorer leur confiance etc.
Si la sophrologie s’est ouverte à d’autres voies et à d’autres praticiens, la manière de la transmettre est toutefois restée la même. On devient sophrologue principalement par la pratique de la méthode sur soi-même. C’est parce que j’ai été transformée moi-même par la sophrologie, c’est parce que j’ai vécu cette ouverture de ma conscience moi-même, que je pourrai accompagner d’autres personnes à faire la même chose. Les écoles caycédiennes sont donc nées ainsi et encore aujourd’hui cela reste leur mode principal de transmission. Attention, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de théorie dans les formations caycédiennes, bien au contraire, mais la pratique vise surtout le vécu profond de la sophrologie par le futur thérapeute.
Sauf que depuis les années 80, les sophrologues ne sont plus tous systématiquement déjà médecins, ni personnels de santé. Certains sophrologues ont estimé qu'il manquait un peu de méthodologie à leur formation. Ils ne savaient pas forcément comment recevoir un client/sophronisé, (justement, n’étant pas médecins, nous ne les appelons pas nos patients, cette distinction est donc volontaire), quelles questions poser, comment créer un accompagnement, comment animer une séance, comment s'installer …
A partir de cette prise de conscience, sont nées certaines écoles avec un mode d’enseignement de la sophrologie un peu différent. En effet, le sophologue sera un bon sophrologue parce qu’il connaît bien sûr la sophrologie, mais aussi parce qu’il a à sa disposition toute une méthodologie lui permettant de concevoir des protocoles personnalisés, parce qu’il travaille surtout sur la conception d'une séance, parce qu’il aura appris les règles de l’écoute thérapeutique, parce qu'il sait de quelle façon optimiser l'animation d'une séance, il sait quelles questions sont pertinentes à poser … Être sophrologue est considéré comme étant un métier à part entière et non seulement un complément à un métier déjà existant. Ces formations visent surtout à développer le savoir-faire professionnel du futur sophologue.
Quelle est donc la différence ?
Une grande partie de la réponse est donc dans les paragraphes précédents. Les formations caycédiennes accordent beaucoup plus d'importance à la pratique personnelle du futur sophrologue, tandis que les autres se concentrent sur la transmission du savoir-faire professionnel.
Les outils de la sophrologie, les exercices appris, seront les mêmes quelle que soit l’école dans laquelle vous irez : les outils crées par Caycedo.
La grande question du nombre d'heures !
Une autre différence est aussi souvent le nombre d’heures : les formations caycédiennes ont en général un nombre d’heures de formation plus élevé que les autres.
Ceci est en lien avec le mode de transmission déjà mentionné là-haut : le sophrologue caycédien fait un travail personnel sur lui-même durant sa formation, il pratique énormément la sophrologie sur lui-même. La formation non-caycédienne va être plutôt focalisée sur le savoir-faire et le savoir-être professionnels. Le développement personnel du sophrologue ne se fait pas durant sa formation.
Peut-on être sophrologue sans avoir fait un « travail sur soi » ?
Techniquement oui.
Notre métier n’est pas règlementé et donc un travail sur soi (thérapie avec un psy, sophrologie etc) ne peut pas être une exigence pour l’exercice du métier.
Ceci étant dit, il est tout à fait conseillé qu’un futur thérapeute ait déjà suivi un accompagnement thérapeutique lui-même. Ceci va l’aider à être au clair avec ses envies, ses besoins (pourquoi d’ailleurs vouloir faire ce métier ?), ses difficultés et rendra donc son travail de thérapeute beaucoup plus clair et fluide.
La supervision auprès d’un psychologue ou d’un sophrologue durant l’exercice de son métier est également recommandée.
Je ne suis pas "caycédien". Suis-je un mauvais sophrologue ?
Encore une fois, comme je l'ai déjà mentionné dans mon article sur le RNCP, ce n'est pas uniquement la formation qui fera de vous un bon ou mauvais sophrologue. Les formations caycédiennes et non-caycédiennes, malgré leurs approches différentes vont toutes vous apprendre à devenir sophrologue.
A vous faire votre choix en lisant les programmes des formations, et éventuellement les compléter à travers la lecture de livres, revues, et pourquoi pas des formations complémentaires dans d'autres centres de formation.
Il existe aussi des qualités humaines qui feront de vous un bon sophrologue, et celles-ci ne dépendent pas de votre formation.
Je prefère le clarifier, si toutefois la lecture de cet article n'était pas suffisante, que cet article n'a pas pour but de déclarer quel est le meilleur type de formation. Son but est uniquement d'apporter quelques éclaircissements qui pourront éventuellement aider des personnes à la recherche de formation à faire un choix.
Personnellement ma formation initiale est "non-caycédienne" et j'ai ensuite fait le choix de faire des formations complémentaires dans une école au format caycédien. J'y ai été très bien accuiellie et j'ai suivi ces formations sans aucune difficulté car les outils que j'ai appris dans ma formation initiale sont bien des outils de la sophrologie crée par le Dr. Caycedo. En tant que formatrice dans une école non-caycédienne j'ai égalment accueilli des sophrologues caycédiens, curieux de savoir ce que nous faisons et qui étaient ravis aussi.
Je trouve que ces deux approches d'une même discipline sont très complémentaires et enrichissantes. Je préfère m'ouvrir aux différences et prendre ce qu'il y a d'intéressant dans chacune plutôt que de nourrir des rivalités. Chacun doit choisir la formation qui correspond aux mieux à ses besoins, caycédienne ou pas.
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